Le plus ancien globe céleste gravé à la main d’après Demongenet datant du milieu de la Renaissance.
Globe céleste formant ciboire composé de deux hémisphères en cuivre ou alliage cuivreux doré (intérieur uni et doré également) porté par un atlas en alliage cuivreux doré reposant sur une base en laiton doré à décor de feuilles, fruits, entrelacs, godrons et mascarons.
La sphère est surmontée d’une statuette en bronze doré, vissée à l’aide d’un écrou carré, représentant un guerrier avec sa lance et son bouclier.
Ce globe est exceptionnellement bien gravé et a été réalisé par un graveur très habile ayant d’excellentes connaissances en astronomie. Les constellations, représentées par leur caractère mythologique et nommées en latin, sont ptolémaïques.
La cartographie de la sphère céleste comporte de nombreux tracés, étoiles, constellations et légendes identiques, à une exception près (la constellation d’Antinoüs), aux fuseaux gravés sur bois et édités en 1552 par François Demongenet (ou de Mongenet), médecin, mathématicien et géographe français originaire de Vesoul et mort 1592.
L’époque est par ailleurs confirmée par le style, la gravure et les symboles particuliers faisant ainsi de ce globe, le plus ancien exemplaire français gravé sur cuivre actuellement répertorié.
Etant donné la présence de l’astérisme « haedi », ce globe a très certainement été réalisé dans le but, soit de célébrer la naissance de jumeaux d’un personnage célèbre (roi, prince, militaire), soit de commémorer la victoire d’une bataille associant un roi et son général. Cette seconde hypothèse est sans doute la plus probable car elle est confirmée par la présence de la constellation d’Antinoüs et du guerrier au dessus du globe ainsi que le symbole astronomique de la planète Mars, dieu de la guerre symbolisant également la virilité. Cet événement majeur, dont nous n’avons pu préciser l’année exacte, pour le moment, a certainement eu lieu au mois de février car l’astérisme et les symboles des planètes Mars & Mercure sont placés au niveau du Cocher (Auriga), constellation du mois de février bien visible aux latitudes boréales moyennes en hiver.
Cartographie :
Constellations : 49 de Ptolémée (les 48 de l’Antiquité + celle d’Antinoüs) dont 44 sont nommées.
Particularités : l’étoile Acarnar est représentée sous la forme d’une constellation ayant les traits d’une femme ; 5 étoiles sont nommées pour leur importance et présence de l’astérisme « haedi » dans la constellation du Cocher ; présence des symboles astronomiques des planètes Mars et Mercure dans le dos du Cocher ; présence du nom « CYGRIVS » dans le dos du Bouvier et d’un symbole/code non identifié « 1 M » ou « 1 N inversé » au niveau du Tropique du Capricorne.
Etat de conservation :
Excellent (dorure d’origine) avec un léger contraste plus foncé sur l’hémisphère nord dû au temps. A signaler une restauration ancienne au niveau de la cheville et du genou droit de l’atlas.
Dimensions : hauteur de 24,5 cm x diamètre de 9 cm
Paris entre 1552 et 1555.
Sphère céleste en cuivre gravé et doré d'époque Renaissance.
Sphère céleste en cuivre gravé et doré d'époque Renaissance.
Sphère céleste en cuivre gravé et doré d'époque Renaissance.